D'une plume à l'autre ...

Si je ne m'abuse, à votre coiffe de cheftaine sioux s'est ajoutée ce jour une plume d'aigle de plus, des plus légères – soyez-en sûre- à l'instar de cette mine que vous arborez, plus verte et séduisante s'il en est à chaque coup de passe-passe du Régisseur de ce temps qui sur les planches de notre terroir nous est imparti. Je ne sais pas quelle relation vous unit à ce dernier – et je ne veux surtout pas le savoir- mais il semblerait qu'avec le grand Manitou vous eussiez une côte d'enfer, si je puis dire, qui vous en éloigne un peu plus d'ailleurs à chaque fois que l'ordre des choses devrait vous signifier pourtant de ne pas vous égarer sans regarder l'heure.

Mais avec cette bonhommie qui ne pourrait faire de vous autre chose que ce que vous êtes, tel un bonnet phrygien rougi par la liesse mussidano-biarrote et faisant fi de la menace du glaive, vous tournez le dos aux rustres, vous bottez le train aux félons, vous rossez le faible de votre regard noir et son écho dans une voix sans pareille. La crainte est telle devant votre droiture que même les régimes alimentaires en tout genre tremblent à l'idée de vous contraindre. Avec un éventail d'autant de plumes comme couvre-chef, il n'est pas né celui qui vous empêchera d'en faire à votre guise, même si parfois par quelques chocolatés excés, avoués et donc à moitié pardonnés, il vous prend de vous retrouver à claudiquer voire à genoux et de rage à compter les jours qui vous sortiront du naufrage. Au milieu de vos fleurs, toujours là pour panser des plaies qu'on vous sait sinon béantes à tout le moins jamais totalement refermées, pareille à ce mai que nous plantâmes voilà quelques lustres, vous vous hissez comme un phare dont l'expertise en matière d'aiguillage conduit par tous les temps à bon port. Dans la mer panique d'une vie quotidienne à l'humeur changeante, comme il est bon de vous avoir tout près et de puiser dans votre verve de Juste ce petit jaune – ou pas- toujours aux vertus de remontant capable de soutenir le coeur du marin balloté par le mal du voyage.

Les 3 mousquetaires