Vieille branche

J'ai pour la poésie une attirance goulue qui me fait courir derrière cette « science du pauvre », pieds nus – presque comme toi, Hervé- sur son sable de rime, le coeur ouvert embrassant comme une voile l'azur dans les yeux de l'autre. Bien que parfois les bleus se mêlent, voire se confondent avec ces taches de douleur qui surgissent lorsqu'on se cogne, je persiste à croire en la lumière, en ses taiseux secrets et aveugles détours de vers, en cette route tant prisée de vie et de beauté de rêve.

Je t'y croise souvent, comme on continue d'aimer ces riches rencontres qui se jouent du temps et trouvent même dans les vents contraires le moyen de distribuer leur or. Arc-en-ciel, comme hier, ton clin d'oeil, « vieille branche » ! Que te dire ? Que je vis, a demi comme le quinqua que je deviens chaque jour, avec cette arrière-goût de blessure à laquelle j'ai pourtant tourné le dos depuis le premier jour. Le regard ailleurs, toujours posté sur cette voie jacquaire qui un jour m'apprit qu'en marchant simplement le voyage creusait son chemin.

Ultreïa !!!

Peio