Le pont de la Saint Georges

Comme la chaste Thècle et l'apôtre Bartholomée, le pont de la route de Saint Front sauvera t-il sa peau devant les mille eaux d'avril - peut-être attisées par la mort du saint Père- qui déboulent comme la fièvre dans le canal de l'Isle ? 

Je pense à lui, bien sûr, mais aussi à cette journée de la saint Georges, marquée d'une pierre blanche, bénie par les deux saints dont l'église éponyme domine les plages de Sitges, les gracieux souvenirs qui s'y baignent et qui chaque année nous réunit autour d'eux. Aussi néfastes que puissent être les augures, l'un et l'autre sauront résister aux sévisses du temps et transformer ce qui est de l'ordre de l'imprévisible en un simple écueil incapable de molester l'équilibre du moment.

La douceur de la rose et la geste médiévale dont elle fait respirer les fragrances à cette date précise ne sont pas à un miracle près. Toujours prompt à dompter la marée à l'instar du chevalier devant ses pires ennemis, "ce beau jour" nous laissera tout le loisir de nous aventurer jusqu'à nos ports d'attache. Nous nous y amuserons, comme des enfants d'un autre âge, entre les rochers et ses flaques de mer basse, à gober ses coquillages entre les ors de gorgées d'Entre deux mers en l'honneur de notre mariage.