Un matin, de giboulées de respectable saison, d'après les vaines morsures endeuillées à la chaux, un matin de plages à terre, entre ciel et chaînes, un matin qui peine, comme une musique à l'âme terne, entre sourires et gris, de lumières qui tanguent, un matin d'une danse entre deux rives, vide, vague de mal de vivre qui s'étire, qui soupire et pousse à suivre les vents d'ailleurs et les affres précaires, sang et présences contraires, aimants vaisseaux de veine, amants délires ou temps chagrins, un matin aux portes confuses, aux fenêtres battant la mesure d'un hui-clos, aux lèvres choses, au printemps mouvant habillé de froidure … un matin sans raison, chamoisé, de rêves nacrés, adorable vaurien.
Ce matin, grâce à tes iris au bon teint, tes sifflets d'hirondelle, la faconde de ton jardin aux mille facettes, sans oublier ce soleil à l'irrésistible accent qui par chez vous met plus tôt en appétit, ce matin, grâce à toi, il m'a pris à moi aussi l'envie de « cuisiner » à ma façon, de nouveau, à la bonne franquette. Quelques phrases ont suffi pour estomper les effets chloroformés de la surdose d'apathie et pour que je frémisse en m'imprégnant de tous ces parfums retrouvés dans l'instant. Ne dit-on pas que « chassé le naturel, il revient au galop ». Effectivement, je crois pouvoir dire que je m'éclate dans ce qui n'a pas de prix.