J'habite la terre d'un sillon, d'avant les vignes. Tâchée de goudron. Une fenêtre grise sur les toits fanés où je tourne les yeux à Magritte. Je vis après le 14 juillet le banquet de feux d'artifice, au bord du vieux village. Je vis … de ne pouvoir le faire sur d'autres ports. Dans ces restes d'été qui perdurent, pavés de lie, aux éclats nauséeux. Dans l'écho des souillures qui trinquent aux soirs de verre, de vinasse aîgre. Dans les landes des fonds d'incontinence pendant qu'un chien hurle et, las, le silence des livres … dont je ne sors que pour faire taire dans la marge ces quelques ratures. À la croix du figuier, l'amande amère à l'âme, je m'enfonce dans le caniveau, comme un clou dans le bois de chêne, taillé de quelques planches, pour la contrition et l'ultime blasphème : le meilleur n'étant pas à venir.
Eté 2012