Le supplice a du sang sur les lèvres :
elles se promènent fidèles
au son des dires, des décibels
et rouges me mettent en transe,
de turgescence à desseins intenses,
à deux mains mais reportés,
essorés sous l'oreiller
de restes de nuit pâle.
On ne goûte pas au silence
sans en avoir éprouvé
le fer immense
de son arme blanche.
Sa blessure est vive, corrosive :
à l'infini, elle innerve les auspices
de rêves fleuris de sulfure.
Aux anges de me dire
quand, assoiffé d'abondance,
j'aurai l'heur de les baiser
et d'emboucher la corne
hier embrumée, qui sait
demain câline et fruitée.