Je la connais par coeur. Par ce coeur par lequel j'ai choisi d'ailleurs de passer en secret pour en savoir davantage. Sur elle. J'en ai appris plus sur la vie que sur son existence même. Sur elle, les dessous, pourtant discrets, sont plus bavards qu'on ne l'estime. Leur débandade crée du lien, une peau sublime, où les langues se délient. Des lits d'alexandrins, aux couvertures de rime drapée. De plein de lèvres, de mains conquises par l'inspiration touchante, nuitamment. Aux soirs pénétrés de coursives, d'interstices aux aveux intimes, plongeant dans le décor. Des corps aveugles, parlons-en, acharnés par les ans, obsédés par les tenus de la prochaine rencontre. Nus, cueillis jadis sur les marches du siècle oublié et qui de mémoire récitent en vers l'audace de ne pas se sentir damnés.