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creaciones

Quête d'un morceau de bois « aux Planches »

Publicado en 23 Junio 2017 por Peio in Portraits

 

Des générations de jeu de maillots du RCM ont retrouvé des couleurs dans cette paisible vallée de la Crempsoulie -au lieu-dit « Les planches » sur la commune de Sourzac-. Le rouge et blanc esquinté et crotté du dimanche ne résiste jamais très longtemps à l'opiniâtreté débordante et les coudes survoltés de la « mère Denis » du nettoyage hebdomadaire des tuniques de « ses petits » bien à elle. Son patronyme « Orgambide » de basque pilier en fait l'un des maillons forts d'une équipe exemplaire de bénévoles sans lesquels les équipiers premiers du club ne seraient pas cette année à une heure et demie de conquérir leur Graal : le Brennus !

Ce morceau de bois, notre Evelyne le connaît puisqu'en 2005, elle était montée à Paris supporter d'autres rouges et blancs, biarrots ceux-ci et était rentrée au pays avec des rêves plein la tête. Rouges et blancs eux aussi. Deux couleurs qui l'obsèdent et qui à force de plonger dans le rû ses maillots, automne, hiver et printemps en déteignent sur les verdures des paysages qui l'entourent. Passionnée, elle emportera dimanche sa voix rocailleuse et inimitable -à Paris s'il le faut- pour du bord de la main courante partager ce doux moment qu'elle attend avec impatience et qui, je crois, lui revient aussi. Elle aura un œil attentif et critique sur l'état des tenues arborées par le quinze de départ. Elle est implacable sur le blanc : plus blanc que blanc, elle le veut toujours impeccable. Et si la victoire passait par là ? Certainement qu'un petit bout de morceau de bois irait naturellement trouver ses quatre épingles pour venir se suspendre à la corde à linge reconnue « des planches ».

2017

Quelques mois auparavant ...

Troisième … mi-temps

 

Je ne sais pas, Mme Orgambide -et suis navré de vous le dire- si un jour vous gagnerait le troisième âge en affichant, chaque année qui passe, dix ans de moins sur les photos. Vos corps et âme chancelants d'il y a quelques mois vous avaient pourtant amené à vous mirer dans une de ces demeures au lustre certain dite « de retraite », pour un appel du pied -c'est le cas de le dire, un tantinet amoché d'ailleurs- et ce plus tôt que prévu. C'est que quand il vous prend de jouer les kamikazes, vous n'y allez pas de main morte, ma chère : c'est d'ailleurs un peu votre marque de fabrique -ne nous le cachons pas- de ne jamais faire dans le demie mesure. L'huile de coude au service de toutes vos entreprises, les plus avouables comme celles dont vous êtes un peu moins fière, l'une en particulier qui vous fit rebondir jusqu'à Bassy après un drôle de roulé-boulé qui doit s'en souvenir encore. Vous retrouvant subitement en terres d'un autre âge, vous prîtes les roues de la chaise à porteur à votre cou -sans oublier la poudre d'escampette- pour déguerpir et jurer de ne plus vous laisser prendre à se genre de racolage. Pour qui vous prenait-on ? Une vieille peut-être et ramollie du cerveau. La pilule avalée, vous reprîtes assez vite l'autre chemin, celui des vestiaires, des machines qui tournent et des matchs en suspens qui eux aussi se sont mis à rigoler en vous retrouvant au coin de la table de marque. Vous reprîtes le chemin des gens qui vous sont proches et qu'à généreuses doses vous nourrissez simplement de votre fidèle présence. Amante de bonne chair et passionnée en héritage, c'est sans doute dans ces breuvages de troisième mi-temps -toujours appréciés à leur juste modération- que réside votre secret de jouvence, dans vos racines profondes, votre goût pour la famille, votre indécrottable manie de vous souvenir de tout, sans oublier personne.

 

Descente aux enfers

 

Elle s'est pris les pieds dans le tapis de la descente, un rouler-bouler à l'image d'une année passée à genoux, à compter les défaites encore plus cuisante sur le planchot électronique et voir rouge à chaque rebond capricieux, défavorable à son équipe fétiche. Plus rouge encore que la couleur pour laquelle elle ne sait jamais cacher d'avoir un petit faible et des affaires de cœur, elle, la mussidanaise . Des Mauries, son second bastion après Les planches où jusqu'au bout des pinces, ce linge, dès le soir du dimanche de match, affiche clairement son parti pris. Cela fait des années que la mère Evelyne le brique à l'huile de coude et à l'eau du lavoir, des machines de boue ruinées par ses coups de boutoir et ce devoir qu'il soit intact, sans trace importune ou revêche, ni faute de main. Elle s'en voudrait de commettre un tel impair, elle qui sait ce que coûte en préjudice l'en-avant pour le collectif. Imaginez dans quel état la saison l'a mise ! Elle en a perdu l'équilibre et sa voix de stentor pour appeler Poneyte. Laquelle ne l'entendant plus, se doutait bien que quelque chose se passait. Rien ne rougissez plus sur le fil au vent crocheté, envolé du un au quinze les numéros qu'elle lui avait appris à compter. « Il n'y a pas que l'équitation, ma chère ! Le rugby, c'est l'école de la vie. » Rude école. Parlons-en !

Elle en portait les stigmates et la cheville suspendues à des béquilles, à l'ombre d'elle-même, au noir que l'on broie quand le rouge part en éclats. Elle en a eu le cœur -comment dire pour quelqu'un dont sa constitution naturelle est surdimensionnée- bouffi, l'appétit en berne, le reste dans les chaussettes avec la douleur et sur la corde raide, à part de longues semaines à tenter d'avaler la pilule, plus de shorts, de maillots ni de chasubles proprets. Aujourd'hui, du tunnel, elle espère en voir le bout, retrouver au plus vite le terrain, sa rumeur, le bastringue et ses oriflammes qui montent dans les gradins, ainsi que son coin de main-courante en bord de touche, auquel il lui prendra désormais de bien se cramponner pour éviter d'autres dérapages. Après « les tapas » de la réduc, bien sûr, passage obligé pour aborder en état de forme la pré-saison et fixer avec précision le tableau de marche, ou plus exactement les marches vers le garage, dans la course des tenues à laver, afin d'éviter de finir un peu plus bas, sur le derrière une fois de plus.

 

Peio

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