Bleu biarrot

Le biarrot que je suis ou prétends être a souvent du mal à cacher le bleu qu'il a dans le coeur. Moins ciel et blanc (et pour cause) que marine pour lequel j'éprouve une attirance depuis aussi loin que je me souvienne. Un bleu poli, arrondi de pudeur maladive. Moins noir aussi que les idées que je broie, qui me traversent et qui dans ce bleu de l'ombre porte un deuil plus supportable amarré aux horizons de l'enfance. De "ma grande plage" à la vierge des douleurs. Ces bleus dont je suis né, ces bleus du BAB, ces bleus dont j'ai appris le bé á ba par la voie rapide me réveillent, même au plus profond des nuits exilées de Dordogne, féériques sous la voûte étoilée mais qui résonnent et laissent toujours à penser au naufrage.

Au bleu de fond dans le râle ensablé des falaises de Miramar. Echoué, raconté par la mer, près du chateau de plaisance où je vis, "aux lèches" des lames recensées chaque jour, dans le sursis où s'épuisent mes regards à défier "la roche-plate". A mi-chemin. Le voyage n'est jamais loin, la voie d'eau non plus. Océane, entre deux rochers aux bleus colombages.

2017